Solutions Raisonner la fertilisation du tournesol pour chaque élément
Divers moyens de décision permettent de limiter la dépense en intrants.
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Si les besoins azotés totaux s’élèvent à quelque 150 u/ha pour 30 q/ha, un tournesol bien enraciné en extrait souvent la majorité des couches profondes. La période maximale d’absorption se situe entre le stade 5 paires de feuilles et le début de la floraison. Toutefois, afin de préserver le potentiel, il est préférable de s’assurer que les besoins seront couverts. L’outil Héliotest, mis au point par Terres Inovia, permet d’établir un diagnostic en se basant sur l’observation ou non d’une différence visuelle entre une bande témoin fertilisée au semis et le reste de la parcelle.
En pratique, l’agriculteur épand 80 u/ha sur une bande au semis puis commence ses observations au stade 6 feuilles et les poursuit jusqu’au stade 14 feuilles. Selon le stade d’apparition de la différence, la réglette Héliotest estime l’état de nutrition azotée du tournesol et fournit la quantité d’azote minéral à apporter en fonction de l’objectif de rendement. Une carence azotée se manifeste à la fois par une différence de couleur, de volume ainsi que de hauteur.
Starter en petites terres
« Dans les faits, il est possible de distinguer deux types de contextes, explique Gilles Sauzet, ingénieur chez Terres Inovia. Dans les parcelles à bon potentiel (30-35 q/ha), la méthode est appliquée comme prévu. En terres à potentiel limité à 23-25 q/ha, où reliquats et minéralisation sont plus faibles, l’agriculteur peut avoir intérêt à faire un petit apport starter en plein ou en localisé de l’ordre de 10-15 u/ha tout en surfertilisant une bande de l’ordre de 60 u/ha. Le suivi reste le même que décrit plus haut, néanmoins cette pratique assure un meilleur démarrage à la culture. »
Un apport d’engrais en végétation corrige la carence rapidement, même dans les départements à risque élevé de sécheresse. Les relevés météo prouvent qu’il tombe toujours les quelques millimètres nécessaires à l’absorption. Attention, cependant, à opter pour une forme d’engrais solide (ammonitrate ou urée) en évitant l’épandage par temps humide qui peut provoquer des brûlures. « Si Héliotest conclut à une impasse azotée, l’économie de 30 €/ha est acquise avec en prime un tournesol moins exubérant, par conséquent moins sensible aux coups de chaud et aux maladies, » se félicite Gilles Sauzet.
Durant la même période, qui va de 10 feuilles à début floraison, le tournesol absorbe environ 400 g/ha de bore. Cet oligo-élément fait souvent défaut dans les argilo-calcaires superficiels et, de manière générale, dans les sols sableux et filtrants. Une analyse de terre permet d’anticiper le problème avec certitude. Les conditions sèches et les à-coups de fortes températures accroissent le risque. En cas de carence, les symptômes sont d’abord visibles sur feuilles avec apparition de grillures sur les feuilles de la moitié supérieure des plantes et, plus tard, des cassures à la base des capitules. Dans les cas graves, la perte peut atteindre plusieurs quintaux/ha. « Il est impératif de prévenir les carences soit par un apport au sol (1,2 kg/ha de bore) en mélangeant, par exemple, bore et désherbant, soit en végétation vers le stade 5 paires de feuilles (0,3 à 0,5 kg/ha), conseille l’ingénieur. Quand les symptômes apparaissent, les plantes souffrent depuis une quinzaine de jours. Il est trop tard pour intervenir. »
V. Thècle
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